Amaury GOMART : 
« En restaurant un édifice, on peut aussi restaurer le tissu social !  »

Et si la restauration du patrimoine était aussi un levier pour accroître la cohésion de nos territoires ? C’est le pari - réussi ! - d’Amaury Gomart qui, en 2019, alors qu’il était encore étudiant en droit, a créé Arcade, une association loi 1901 qui organise des chantiers de restauration pour des bénévoles de 18-30 ans (https://patrimoine-arcade.fr/). Avec un double objectif : sauver des éléments du patrimoine français en difficulté en travaillant sous la direction de professionnels ; et faire en sorte qu’au-delà de leur contribution matérielle, les jeunes mobilisés se mettent au service d’un terroir et de ses habitants. "Le patrimoine, dit-il, n’est pas une abstraction : c’est une matière vivante que les hommes doivent continuer à s’approprier".
Dans l’entretien qu’il a accordé à Thierry Hory, président de SEBL Grand Est, Amaury Gomart nous en dit plus sur son association, sur ses activités et sur ses perspectives. Il démontre, exemples à l’appui - dont deux dans notre région - comment l’amour des vieilles pierres peut sortir du cercle fermé des initiés pour devenir le carburant d’une ambition collective… à forte valeur ajoutée sociale !

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Laurent  Schang :
« Le patrimoine militaire reste plus que jamais
un atout pour nos territoires »

Originaire de Metz, Laurent Schang est un historien militaire reconnu qui ne perd jamais de vue les enjeux du présent puisqu’il est membre de la fonction publique d’État. Sa connaissance du passé comme sa familiarité avec les questions stratégiques font de lui un interlocuteur de choix pour qui s’intéresse à l’héritage patrimonial de la fonction militaire et au rôle qu’il peut jouer dans l’aménagement de nos territoires.

Dans l’entretien qu’il a accordé à Thierry Hory, président de SEBL Grand Est, Laurent Schang démontre que la perte d’emplois provoqué par la fin de la conscription, en 1996, n’est pas une fatalité peu qu'on sache profiter des opportunités nouvelles. Celles, structurelles, de la transition écologique qui permet, par exemple, d’utiliser certaines emprises foncières pour développer la production d’énergie solaire ; mais aussi celles, conjoncturelles, ouvertes par la crise ukrainienne et le retour des tensions géostratégiques en Europe, à l’origine de la dernière Loi de programmation militaire (LPM) qui prévoit, à l’horizon 2030, de porter à 275 000 l’effectif de nos armées, sans compter 105 000 réservistes en 2035. « Autant de monde, souligne-t-il, qu’il va falloir loger, approvisionner, équiper ».

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Loïk Le Floch-Prigent 
"L'industrie réunit les hommes
ne la chassons pas de nos territoires"

C’est un invité exceptionnel que nous recevons pour ce premier numéro de l'année 2024. Car au-delà de son parcours à la tête des plus grandes entreprises françaises - Rhône-Poulenc, Elf, GDF, la SNCF - Loïk le Floch-Prigent est resté avant tout un ingénieur aux yeux duquel le bon sens est la vertu cardinale. Aujourd’hui consultant international sur les questions énergétiques, c’est un réaliste dont les maîtres mots sont "étude d’impact" et "retour d’expérience".

Dans l'entretien qu'il a accordé à Thierry Hory, président de SEBL Grand Est, ce praticien qui consacre aujourd'hui sa vie à la défense de l'industrie plaide pour un aménagement de l'espace affranchi des idéologies, surtout quand celles-ci aboutissent à nous désarmer pour renforcer nos concurrents.

Dans les pages qui suivent, il développe une pensée stratégique globale qui rejoint nos propres préoccupations d’intelligence territoriale : comment concilier le dynamisme économique avec une - vraie - prise en compte des impératifs environnementaux ? Certains de ses constats peuvent déranger ; ils ne peuvent laisser indifférents, tant ils procèdent d’une connaissance approfondie du monde tel qu’il est, où la naïveté est moins que jamais une option.

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